Objectif : Cette étude a évalué la composition corporelle, la forme cardiorespiratoire, la typologie musculaire et la fonction mitochondriale, ainsi que les caractéristiques d'entraînement d'un coureur de 71 ans qui a battu le record du monde de marathon dans la catégorie des hommes de 70 à 74 ans. Les valeurs ont été comparées à celles de l'ancien détenteur du record du monde.
Méthodes : Le % de graisse corporelle a été évalué par pléthysmographie à déplacement d'air. La VO2max, l'économie de course et la fréquence cardiaque maximale ont été mesurées pendant une course sur tapis roulant. La typologie des fibres musculaires et la fonction mitochondriale ont été évaluées à l'aide d'une biopsie musculaire.
Résultats : Son pourcentage de graisse corporelle était égal à 13,5%, sa VO2max à 46,6 ml/kg/min, et sa fréquence cardiaque maximale à 160 bpm. A son allure du marathon (14,5 km/h), son économie de course était de 170,5 ml/kg/km. Le seuil d'échange gazeux et le point de compensation respiratoire se situaient à 75,7 % et 93,9 % de la VO2max, c'est-à-dire respectivement à 13 km/h et 15 km/h. Sa consommation d'oxygène à la vitesse marathon correspondait à 88,5 % de la VO2max. Sa typologie du muscle vastus lateralis était de 90,3% de type I et de 9,7% de type II. La distance moyenne à l’entrainement était de 139 km/sem dans l'année précédant le record.
Conclusion : Le détenteur du record du monde de marathon, âgé de 71 ans, présente une VO2max relativement similaire, un pourcentage plus faible de VO2max à l’allure marathon, mais une économie de course nettement meilleure que son prédécesseur. Cette meilleure économie de course pourrait résulter d'un volume d'entraînement hebdomadaire presque deux fois plus grand par rapport à son prédécesseur et une teneur élevée en fibres de type I. Il s'est entraîné tous les jours au cours des 18 derniers mois. Il a atteint une performance sur marathon à 71 ans avec un faible déclin (<5% par décennie) lié à l'âge.
Article Van Hooren & Lepers Frontiers (2023)